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LE MANAGEMENT LEAN, de Michaël BALLÉ et Godefroy BEAUVALLET, aux éditions PEARSON ****
Bien que moins récent et novateur que le concept de l’Entreprise 2.0, le « lean » se trouve être une pratique d’amélioration de performance bien plus puissante.
En effet, le système lean permet de s’immiscer dans toutes les fonctions et tous les processus de l’entreprise, sans distinction aucune.
Comme pour le concept de l’Entreprise 2.0, cette méthodologie permet à l’entreprise de s’adapter rapidement à un environnement instable et incertain, en la rendant davantage agile et compétitive. Son dogme consiste à offrir les produits demandés par les clients avec une qualité absolue, au coût le plus bas possible, dans le délai le plus court possible et dans le respect total des employés.
Le lean repose sur le même socle que le concept de l’Entreprise 2.0: la valeur de l’être humain. Mais le lean ne se « limite » pas à l’échange du savoir et de l’information entre les individus, il s’intègre dans les pratiques quotidiennes de tous les collaborateurs de l’entreprise, qu’ils possèdent ou non un ordinateur (aucune couche technologique n’est requise).
La mise en œuvre du lean a l’avantage de ne pas engendrer de révolution abrupte de l’entreprise, contrairement au concept de l’Entreprise 2.0. En effet, le lean est un système d’apprentissage et d’amélioration continu qui se propage pas à pas à tous les échelons de l’entreprise. La transformation sera plus lente, mais également plus intense et plus profonde, et donc plus pérenne.
Dans l’approche systémique du lean, chaque employé est encouragé à se développer en progressant chaque jour davantage, en simplifiant ses tâches et en éliminant le gaspillage. On parle ici de ce fameux « gaspillage » qui est engendré par les activités superflues généralement induites par des décisions prises par le top management qui n’en voit pas les conséquences opérationnelles.
Mais pas d’idéalisme. L’entreprise lean n’est pas parfaite. Aucun système ne l’est. L’entreprise lean permet « simplement » d’avancer dans la direction du progrès en résolvant tous les problèmes rencontrés, pas à pas, sans exceptions. L’effort est concentré là où il faut, c’est-à-dire sur ce qui va apporter de la valeur au client. Tous les collaborateurs de l’entreprise participent à cette évolution en résolvant les vrais problèmes du terrain. Le taylorisme a vécu et l’amélioration des processus n’est plus uniquement réservé à une poignée d’experts issus des grandes écoles!
Dans cet écosystème, le manager a un rôle essentiel à jouer. Il a pour mission d’assurer l’excellence de l’équipe. Le manager se transforme en coach et en formateur, en suivant la progression continue de ses collaborateurs et en développant leurs compétences. Cette valorisation de l’employé permet à l’entreprise d’obtenir la motivation et l’implication maximale de chacun, facteur clé de succès de nos entreprises actuelles.
Pour rendre cette pratique concrète, voici comment j’applique le « Lean Management » dans mon équipe de marketing/développement (car le lean n’est pas réservé aux ateliers de production). Premièrement, le management communique clairement les objectifs de l’entreprise, de manière récurrente et transparente. Une parois est réservée à cette communication visuelle, sur laquelle est affiché la mission, la vision, les objectifs, les projets en cours, le backlog des tâches, les processus et standards principaux, le rôle de chaque collaborateur ainsi que les principaux KPI permettant de mesurer la situation et la progression du groupe.
La dynamique d’équipe, qui est essentielle au lean, est entretenue au travers de séances régulières d’une durée d’une demi-heure, si possible debout. Parmis elles, nous avons une séance hebdomadaire pour visualiser le mur d’information et pour se maintenir informé des tâches des collègues, des informations ponctuelles par un des collaborateurs pour présenter un projet/produit, des séances de brainstorming pour résoudre les problèmes complexes en groupe,… pour ne citer que les actions principales.
A noter que l’approche lean recherche la polyvalence des individus qui est indispensable à l’agilité de l’équipe. Leurs tâches quotidiennes doivent donc leur permettre d’apprendre constamment de nouvelles choses utiles autant pour leur développement personnel que pour l’entreprise. L’équipe se doit « d’apprendre à apprendre » ensemble.
Et le client dans tout cela ? Un expert lean me dira que c’est le premier sujet dont j’aurais dû parler. Certes. Mais je vois tellement de personnes parlant du client sans comprendre ce que cela signifie, sans entreprendre aucune démarche de questionnement objective, qu’il me semble nécessaire de parler avant tout du fonctionnement de l’entreprise, afin de la rendre apte à écouter « la voix du client » et d’être en mesure de lui répondre rapidement, avec satisfaction.
Pour les adeptes du concept de l’Entreprise 2.0, j’estime que le lean est une couche à appliquer préalablement dans son entreprise, en raison de sa valeur ajoutée et de son universalité. La couche collaborative peut s’y superposer par la suite afin d’accélérer l’échange d’information et favoriser l’esprit de collaboration entre les différents silos et sites distants.
Voilà, vous comprendrez parfaitement les tenants et aboutissant du « Lean Management » en lisant ce livre passionnant. Les auteurs maîtrisent parfaitement la matière et sont au bénéfice d’une très grande expérience terrain. Vous apprendrez également le langage de cette pratique qui provient du pays du soleil levant (bien que son inspiration initiale soit américaine). Vous saurez par exemple ce qu’est le gemba (le vrai lieu où les choses se passent), le kaizen (l’amélioration continue par petits pas), le kanban , le SMED, le MIFA, la méthode PDCA, la méthode des 5S,…
Je recommande donc vivement la lecture de cet ouvrage à tous les managers qui souhaitent améliorer la productivité de leurs équipes et de leurs entreprises. D’autres lectures seront néanmoins nécessaires pour approfondir cette technique et étudier les différents outils qui la compose.
GESTION DE PROJET AGILE, de Véronique MESSAGER, aux éditions EYROLLES ****
Généralement, c’est l’apprentissage d’une nouvelle théorie qui me motive à modifier mon environnement de travail pour la mettre en œuvre. Mais cette fois-ci, c’est la pratique qui m’a poussé à rechercher la théorie idoine. Pourquoi ? Car il ne suffit pas d’avoir appliqué une méthode de travail efficace, faut-il encore pouvoir la justifier aux yeux de son management et de ses partenaires, en évitant de passer pour un « bricoleur du dimanche » chanceux.
Le cas que je souhaite partager avec vous concerne mon entité. Nous travaillons avec un partenaire américain (start-up) qui développe des applications web sur un cloud privé. Constatant l’incompatibilité grandissante entre nos méthodes de gestion industrielles « rigides » et leurs méthodes de développement « artisanales » – ce qui a pour conséquence de créer des tensions et des incompréhensions réciproques – nous avons progressivement assoupli nos exigences et notre formalisme pour renforcer la partie humaine qui est le facteur clef de succès ou d’échec des projets. Le téléphone et la vidéoconférence ont alors remplacé progressivement les emails et les rapports, le diagramme de Gantt détaillé a été remplacé par un fichier Excel contenant une liste des tâches priorisées, la roadmap a été simplifiée par une image représentant la vision des prochaines évolutions, les longs meetings assis ont été remplacés par des séances courtes en position verticale et les livrables exécutés à une fréquence plus élevée pour limiter les trop nombreux changements d’objectifs. Bref, une tentative de mise en application de méthode Agile!
C’est pour cette raison que je me suis intéressé à cet ouvrage de Véronique MESSAGER dans lequel elle explique clairement l’environnement de travail du monde de la programmation. Elle conduit le lecteur sur la manière adéquate de gérer les projets de développement informatique selon les besoins et les attentes des clients actuels.
Pour un industriel comme moi, ce n’est pas évident d’accepter de perdre le contrôle des opérations et de laisser le système s’auto-organiser, surtout lorsque l’on est jugé par une organisation continuant de travailler dans un tel modèle. Mais c’est le prix à payer pour être davantage dynamique et performant. Si j’ai réussi cet exercice « intellectuel », c’est grâce à ma récente adoption du concept de l' »Entreprise 2.0″. En effet, ces deux méthodes ont la particularité de rechercher la performance de l’entreprise qui évolue dans un milieu instable, incertain et imprévisible. La solution étant, dans les deux cas, d’améliorer la collaboration et la communication entre les individus, puisque l’être humain est au cœur de la création de valeur de l’entreprise et surtout son principal facteur de performance.
Naturellement, certaines personnes vont dire que cela fait des années que ces méthodologies existent (en particulier les programmeurs Agiles). Mais est-ce que tout le monde a bien compris les enjeux et les bénéfices de ces méthodes ? Est-ce que les clients qui achètent du software ont compris ce changement de paradigme ? Ont-ils confiance en de tels procédés ?
Dans le doute, je ne peux que conseiller la lecture de cet ouvrage. C’est une très bonne entrée en matière pour ceux qui souhaitent découvrir la méthodologie Agile et préparer le terrain pour la mettre en œuvre!
INNOVATION, START-UP et PME 2.0
Et c’est parti ! Avec mes co-auteurs Claude Super et Nathalie Nyffeler nous allons présenter un Livre Blanc destiné aux start-ups et PME romandes afin de les aider à mettre en œuvre une démarche du type Entreprise 2.0 pour améliorer leur compétitivité et répondre aux objectifs de demain.
Dans un marché en plein mouvement et en pleine mutation, l’innovation seule ne garantit pas le succès des start-up et des PME. Il est nécessaire que les entreprises évoluent vers de nouveaux modèles où l’agilité et la réactivité sont des facteurs clés.
La présentation de ce Livre Blanc sera suivie par un débat avec des entrepreneurs dont Antoine Perdaens – CEO Knowledge Plaza
Remise du prix Innokick 2013 en seconde partie d’après-midi et ensuite cocktail et réseautage.
Inscriptions sur le site suivant: http://www.amiando.com/startup20.html