THE OEE PRIMER, UNDERSTANDING OVERALL EQUIPMENT EFFECTIVENESS, RELIABILITY AND MAINTANABILITY, par D.H. STAMATIS, aux éditions CRC Press **

Lorsque j’ai acheté ce livre, je pensais avoir acquis la « Bible » de l’OEE avec ses 450 pages rédigées par le gourou américain D.H.STAMATIS, dont les diplômes et l’expérience sont largement reconnus sur la planète de la productivité. Mais la renommée de l’auteur et l’épaisseur de l’ouvrage ne suffit pas pour en faire un livre de référence !
Certes, tous les thèmes clés de l’analyse de la productivité des équipements industriels sont abordés, avec parfois même d’excellentes idées apportées sous un angle nouveau. Mais malgré mon intérêt avéré pour ce sujet, j’ai vraiment dû m’accrocher pour arriver à la fin de cette lecture.
L’introduction m’avait pourtant captivée avec la découverte de la discipline R&M (Reliability and Maintanability) que l’on peut traduire en français par Fiabilité et Maintenabilité. Une prise de hauteur très intéressante par rapport à la théorie de l’OEE que j’ai l’habitude de pratiquer. La fiabilité est décrite comme étant la « caractéristique d’un bien exprimée par la probabilité qu’il accomplisse une fonction requise dans des conditions données pendant un temps donné », et la maintenabilité est définie comme étant « l’aptitude d’un bien à être maintenu ou rétabli dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données, avec des procédures et des moyens prescrits, dans les conditions d’utilisation données pour lesquelles il a été conçu ».
Le premier chapitre nous propose un aperçu succinct de la TPM (Total Preventive Maintenance) avant que le second chapitre nous plonge entièrement dans la théorie de l’OEE, avec une très complète et généreuse description de son concept. De nombreuses équations permettent au lecteur de consolider son apprentissage en rebouclant les différents éléments entre eux. L’auteur nous permet également d’étendre la vision de l’OEE en le mettant en relation avec le MTBF (Mean Time Between Failure) et le MTTR (Mean Time To Repair), mais également en y ajoutant une vision davantage financière, en présentant le TEEP (Total Effective Equipment Performance) qui est un KPI qui prend en compte l’immobilisation totale de la machine durant toute la période d’analyse, sans éliminer les heures de non-production. A la lecture de ce chapitre, j’ai encore grandement apprécié le paragraphe expliquant le rapport entre l’efficience, l’efficacité et la productivité d’un processus, dont je réutiliserai sans aucuns doutes l’illustration présentée. C’est en effet un excellent moyen de comprendre la valeur de l’OEE et également ses limitations, notamment du point de vue du patron de l’entreprise.
Malheureusement, les prochains chapitres ont été plus ardus à lire, car l’auteur n’a pas cru bon de nous proposer un chemin carrossable pour pouvoir le suivre dans les dédales de ses pensées. Il déverse même des « sacs d’informations » sur notre route, sans se soucier de quelle manière nous pourrons suivre notre lecture sans nous épuiser. En conclusion, je pense que cet ouvrage s’adresse bien plus aux ingénieurs en mécanique et aux concepteurs de machines plutôt qu’aux utilisateurs des équipements industriels qui souhaitent en extraire le maximum de productivité. Mais c’est peut-être voulu de la part de l’auteur, puisque 95% des coûts de fonctionnement d’un équipement sont décidés au moment de sa conception, ce qui laisse seulement une marge de manœuvre de 5% à son utilisateur. Le choix de l’investissement initial est donc un moment des plus importants pour l’entreprise !
Quoi qu’il en soit, j’ai quand même réussi à extraire de l’information de valeur de cet ouvrage, ce qui me permet d’étoffer ma compréhension du sujet. En plus de ce que j’ai déjà préalablement mentionné dans cet article, j’y ai également trouvé des conseils pertinents sur la manière de récolter les données de production, sur la manière de les publier, sur la méthode de calcul de la fiabilité d’un équipement, sur les démarches et les programmes d’amélioration de l’OEE et encore sur le calcul statistique des processus ainsi que sur le coût du cycle de vie d’une machine. Bref, c’était une lecture efficace mais pas efficiente, donc pas productive !
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