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MAKERS, LA NOUVELLE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, par CH. ANDERSON, aux éditions PEARSON ***

00153_thumb2_220x244Derrière le mouvement Makers se cache la seconde vague de la révolution digitale qui s’approche de nous à grande vitesse, en charriant les bouleversements du monde de l’informatique vers celui du monde des biens matériels.

Ce transbordement des pratiques du bit vers celui de l’atome aura un impact colossal sur notre société, puisque l’économie tangible est cinq fois plus grande que celle de l’intangible.

Ce phénomène est rendu possible par la combinaison de deux éléments. Le premier est la capacité de représenter des objets par des fichiers informatiques contenant toutes les caractéristiques intrinsèques de l’objet, alors que le second est relatif à l’accessibilité des machines de fabrication additive qui permettent à tout un chacun de confectionner un objet à partir d’un fichier informatique.

Chris Anderson, auteur de cet ouvrage captivant et rédacteur en chef du fameux magazine Wired, prédit que « […] fabriquer des objets, chez soi comme à son bureau, va rapidement devenir aussi courant que de retoucher des photos… ». Il relève que l’impression 3D est actuellement au stade de l’imprimante matricielle des années 80 et que son évolution sera tout aussi fulgurante, avec une qualité d’impression comparable à ce que nos imprimantes papier sont actuellement capables de faire. D’ailleurs, les grands groupes internationaux s’y préparent en attendant patiemment la démocratisation de ce moyen de production avant de pouvoir inonder le marché de leurs équipements à bas prix, répliquant le modèle d’affaires des imprimantes laser et à jet d’encre actuelles.

Mais pourquoi parler des Makers dans cette évolution sociétale? Et bien parce que ces pionniers – passionnés de nouvelles technologies – contribuent fortement à l’accélération de cette transition numérique en investissant une grande partie de leur temps libre pour découvrir, tester et mettre au point de nouvelles technologies et pratiques. Les Makers d’aujourd’hui sont, en fait, les héritiers des inventeurs et des bricoleurs d’hier, disposant toutefois d’un terrain de jeux élargi grâce aux capacités collaboratives de l’Internet et grâce à l’accès facilité aux hautes technologies de fabrication numérique qui sont maintenant devenues accessibles à tous.

Par cette évolution technologique, la capacité de produire des biens pourra revenir en partie dans les mains des particuliers et ne restera pas uniquement dans celles des grandes familles d’industriels. C’est ainsi que les barrières de production et de commercialisation des biens physiques diminueront pour ouvrir le marché à de plus en plus d’acteurs. Mais attention, il ne faut pas croire que la fabrication de masse va disparaître! En plus d’être totalement irréaliste, cela serait préjudiciable puisque la production de masse a pour effet d’abaisser le prix des biens communs et de les rendre accessibles au plus grand nombre. Sans compter que la production de masse apporte une amélioration continue de la qualité des produits et de la chaine d’approvisionnement, en limitant les défauts et les rebus.

Néanmoins, produire soi-même ses biens permet de les rendre uniques et adaptés nos besoins personnels. Notre implication dans la fabrication de nos objets contribue même à nous rendre davantage soigneux et respectueux, nous incitant à les garder plus longtemps, développant ainsi une attitude écoresponsable digne de notre époque.

Demain, nous fabriquerons donc nous-même ce que l’on ne pourra pas trouver au super marché, mais continuerons de nous y rendre pour y acheter les produits communs.

Dans ce livre, Chris Anderson ne se contente pas de décrire les principes théoriques du mouvement Makers et de la révolution industrielle qui nous traverse. Il nous donne également des exemples concrets de création de nouveaux modèles d’affaires et nous explique de manière détaillée quels outils technologiques supportent cette évolution. L’auteur défend aussi les vertus de l’open source qui fait partie intégrante de l’esprit Makers et qui consiste à donner librement son savoir dans l’espoir d’en obtenir davantage en retour. Avec l’open source, on peut certes se faire copier plus vite – puisque tout ce que nous faisons est publié – mais en contre partie on peut innover beaucoup plus rapidement puisque nous recevons de l’aide gratuite et pertinente de la part d’un très grand nombre de personnes dévouées et compétentes. L’élément commercial différenciateur étant le service et la communauté d’utilisateurs que l’on pourra créer autour du produit que l’on propose.

Voilà, c’est maintenant à votre tour de vous lancer dans cette lecture passionnante qui vous ouvrira l’esprit sur les possibilités de la révolution technologique et numérique dans laquelle notre société s’est engagée. Prenons notre avenir en main et devenons tous des Makers!

 

LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, 1770-1880, par J.-P. RIOUX, aux éditions du Seuil ***

124324_couverture_hres_0Il semble que les informaticiens et autres consultants en tout genre soient subitement devenus des experts de la révolution industrielle, portés le buzz de l’Industrie 4.0. Aucun mal à cela, à condition qu’ils connaissent leur sujet et qu’ils évitent de répéter bêtement des banalités souvent inexactes!

C’est pour cette raison que je vous propose de lire ce livre d’histoire passionnant, écrit par un ancien directeur de recherche du CNRS, Jean-Pierre RIOUX. Dans un langage accessible à tous, l’auteur nous explique comment nos économies ont vécu cette profonde mutation de productivité à l’âge de la révolution industrielle, se libérant de la force physique puis en multipliant la production des biens et des services.

Dans ce voyage à une époque pas si ancienne que cela, nous nous ferons une idée des différents chemins empruntés par nos nations respectives. Le périple de l’âge moderne commence en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle, à une période où l’Europe domine le monde par ses capitaux, ses hommes et ses techniques. Dans ce contexte, la révolution industrielle naissante est une révolution technique. Celle du charbon, de la vapeur et de la mécanique. C’est LA révolution industrielle qui donnera naissance aux trois suivantes. La seconde révolution industrielle est quant à elle associée à  l’invention de l’électricité, du pétrole et du moteur à explosion. La troisième est celle de l’informatique et de l’énergie nucléaire, alors que la quatrième est celle de l’interconnexion des systèmes cyberphysiques.

Mais attention, les historiens ne sont pas des marqueteurs! Consciencieux et soucieux du détails, ils discutent encore de la pertinence d’identifier une seconde, une troisième ou encore une quatrième révolution industrielle, puisque chacune d’elles se trouve être une continuité de la première. Notre écosystème devenant tellement complexe et interconnecté, il est effectivement très difficile de faire abstraction de tous les paramètres influençant cette révolution continue, que ce soit au travers de l’évolution des facteurs économiques, des progrès de l’agriculture, de l’évolution de la démographie, de l’amélioration de la santé, du changement des systèmes politiques ou encore de l’éruption des catastrophes. Il ne faudra donc pas se limiter à une vision linéaire de la révolution industrielle, mais bel et bien à une imbrication complexe de facteurs multiples et interactifs.

Pour ceux qui aiment comprendre et comparer la compétitivité de nos nations respectives, ce livre nous offre également un regard original sur la gestion des changements et sur l’adoption des nouvelles technologies par de nombreux pays comme l’Angleterre, la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Suisse et la Belgique. Ceci permettra à chacun de nous de s’identifier dans son contexte historique.

Au fil des pages et des chapitres, on comprendra qui ont été les principaux catalyseurs de cette révolution, avec le rôle clé de l’agriculture, de l’industrie du textile, de la sidérurgie, de la disponibilité des capitaux, de l’influence culturelle, des règles commerciales ou encore des politiques de taxation des biens et du travail. Vous allez ainsi plonger dans cette époque bouillonnante de la première révolution industrielle, fixant votre regard dans les ateliers textiles anglais, dans les sidérurgies allemandes, dans les mines belges, sur les voies de chemin de fer américaines ou encore dans les fermes agricoles françaises.

Et contrairement à ce qui a été écrit par de nombreuses personnes issues du monde technologique, ce livre démontre que ce n’est pas la révolution industrielle qui est à l’origine de la croissance démographique, mais plutôt la baisse du taux de mortalité et le manque de main d’œuvre disponible pour produire des biens en masse. La révolution industrielle est donc une réponse à une forte demande de croissance démographique. Mais naturellement, une fois le cycle initié, la technologie a fini par porter et favoriser cette croissance accélérée.

Je terminerai ce compte rendu par une pensée reconnaissante pour l’ouvrier qui a largement contribué à l’industrialisation de nos sociétés, en fournissant un travail acharné dans des conditions difficiles et ingrates. Il a été à la fois une pièce maitresse du progrès et son serviteur inconsidéré. C’est la victime de la loi naturelle du capitalisme en expansion. Néanmoins, par son action, il a offert une vie meilleure à ses enfants qui récoltent aujourd’hui une bonne partie des fruits qu’il a semé. Merci!

LE DEUXIÈME ÂGE DE LA MACHINE, TRAVAIL ET PROSPÉRITÉ À L’HEURE DE LA RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE, par E. BRYNJOLFSSON et A. McAFEE, aux éditions ODILE JACOB ****

978273813306951-dhsew-ql__sy344_bo1204203200_Si vous ne deviez lire qu’un seul livre concernant la quatrième révolution industrielle, alors c’est sans aucune doute celui-ci qu’il vous faudra acquérir, que ce soit dans sa version originale anglaise ou dans sa traduction française.

Andrew McAFEE, l’un des deux co-auteurs de ce livre, dirige le département de recherche du Center for Digital Business du MIT. C’est l’un des plus grands connaisseur et visionnaire des nouvelles technologies, déjà précurseur du concept de l’entreprise 2.0.

Et comme les grands esprits ont toujours une guerre d’avance, il ne s’est pas contenté d’écrire un livre technologique sur l’Industrie 4.0. Il s’est positionné au-dessus de la mêlée en faisant référence au deuxième âge de la machine, c’est-à-dire à la dominance confirmée de l’ordinateur sur la machine mécanique. Car, comme il le démontre, la révolution numérique que nous vivons actuellement est une simple continuité de la première révolution industrielle du 18ème siècle. Le dénominateur commun étant l’énergie. C’est bien elle qui nous permet de vivre plus longtemps, de se déplacer plus rapidement, de favoriser les échanges commerciaux, d’avoir du temps pour innover et pour échanger de l’information. Et l’information c’est de l’énergie, celle que nous dépensons pour la créer et celle nécessaire à l’alimentation électrique des data centers qui permettent le transit et l’interprétation des données.

Cet apport d’énergie colossal a fait entrer notre humanité dans l’ère de l’exponentiel. Tout ce qui a été inventé auparavant est subitement devenu insignifiant au regard des avancées actuelles. Savez vous que sur les 3500 milliards de photos prises entre 1838 (date du premier cliché) et 2013, 10% l’on été en 2012 ? Effectivement, tout s’accélère et les innovations se succèdent à un rythme exponentiel.

C’est pour nous offrir une vision à 360° de cette transformation sociétale qu’Andrew McAFEE s’est associé à l’économiste Eric BRYNJOLFSSON, en intégrant la composante économique au cœur de cette problématique. Et c’est cet assemblage réussi qui confère à ce livre une valeur tout-à-fait singulière. Car les avancées technologiques actuelles ont un impact direct sur notre économie et sur nos futurs postes de travail. Nous constatons déjà que l’utopie d’hier de la gratuité des services a été comblée. Le coût de l’atome a été supplanté par la gratuité du bit. Inutile de décrire l’impact de ce changement de paradigme sur les modèles d’affaires de nos entreprises. Et si vous ne voyez pas à quoi je fais référence, alors allez interroger un chauffeur de taxi. Il pourra facilement vous expliquer les enjeux de l’ubérisation de notre société.

Une des contrepartie de cette course vers le progrès technologique et numérique est qu’un petit nombre de personnes peut créer à lui seul une énorme quantité de valeur avec très peu de ressources humaines. Si cela fait rêver certains entrepreneurs, il faut tout-de-même se poser la question de la répartition de la richesse qui a tendance à se (re)creuser entre les classe sociales, malgré le fait que le PIB n’ait jamais été aussi haut. Nos deux auteurs visionnaires nous proposent d’ailleurs quelques pistes de réflexion que nos politiciens devraient étudier avec intérêt.

Bien, il est temps pour vous de commander ce livre afin de préparer votre entrée dans le monde digital. Le voyage sera rapide et palpitant. Au gré des chapitres, vous visualiserez sans peine notre futur envahi par des voitures électriques autonomes, par des services à intelligente articifielle, par des systèmes de traduction de la voix en temps réel, par des médecins virtuels, par des ateliers de production équipés de robots collaboratifs,…

Et terminons par une phrase qui résume parfaitement cette transformation : « L’idée à plus de valeur que les choses, l’esprit l’emporte sur la matière, les bits sur les atomes, les interactions sur les transactions. »

INDUSTRIE 4.0 : LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE EST EN MARCHE !

Il est temps de parler du concept de l’Industrie 4.0 dans ce blog dédié à l’évolution de l’entreprise. Loin d’être un simple « buzzword », l’Industrie 4.0 fait référence à la 4ème révolution industrielle dans laquelle notre société est entrée depuis quelques années déjà.

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Si nous ne saisissons que partiellement les bouleversements qui s’opèrent autour de nous et qui vont prochainement déferler sur notre société, l’histoire les relatera certainement comme étant une évolution fulgurante et brutale. La raison de la difficulté de perception de ce changement d’ère vient principalement du fait qu’elle repose sur des fondamentaux intangibles, car c’est une révolution numérique. Personne ne manifeste dans les rues, il n’y a pas de nouvelles machines sur nos routes, pas de mutation accélérée de nos entreprises, pas de disparition massive de d’emplois,… ou du moins pas pour l’instant. Car nous voyons déjà apparaître dans nos vies des robots intelligents, des assistants portables, des voitures et des drones autonomes, des services clients à intelligence artificielle, des traducteurs vocaux en temps réel,… pour n’en citer que quelques-uns.

En fait, cette révolution industrielle et sociétale est celle du « tout connecté », interfaçant les humains, les machines, les objets et les systèmes, sur la base des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Cette explosion de l’échange d’information permettra de piloter des usines en temps réel grâce à la collaboration entre l’intelligence artificielle et l’humain.

Notre monde sera donc digitalisé et automatisé, pour le meilleur et/ou pour le pire. Mais comme la nature donne toujours un avantage aux systèmes complexes et adaptables, il est vain de lutter contre cette évolution naturelle. Il est préférable de chercher à la comprendre afin de l’influencer dans une direction bénéfique pour l’être humain. Et il faut rapidement penser à ce que vont devenir nos places de travail et notre qualité de vie. Sans compter que cette évolution technologique entre en parfaite résonnance avec une seconde transformation majeure de notre économie qui facilite drastiquement l’échange commercial et le transport international: la mondialisation. Il s’agit en fait d’un cocktail « explosif » qui aura des conséquences sociétales au moins aussi importantes que celles apportées par les derniers conflits mondiaux.

Mais avant d’entrer davantage dans cette réflexion, rappelons tout-de-même qu’elles ont été les précédentes révolutions industrielles illustrées sur l’image figurant en entête de cet article. La première fait référence à la mise au point de la machine à vapeur en 1763 par James Watt. La force musculaire a ainsi été remplacée par la force mécanique des machines, ce qui a permis l’éclosion des ateliers de production et le déplacement facilité des personnes et des marchandises par voie ferroviaire et maritime.

La seconde révolution industrielle est issue de l’usage de l’électricité dans les usines, ce qui a permis l’éclosion du travail à la chaine. Il a alors été possible de fabriquer de grandes quantités de biens matériels en série – à des prix accessibles à de plus en plus d’individus des différentes classes sociales – comme la fameuse Ford T dans les années 1908, grâce à la mise au point simultanée du moteur à explosion.

La troisième révolution est celle du transistor et de la naissance de l’informatique. Cette révolution est à l’origine des ordinateurs, des tablettes et autres smartphones qui sont maintenant en possession de chacun d’entre nous. Dans l’industrie, ce sont les automates programmables qui se sont diffusés à large échelle et qui ont permis d’atteindre un degré extrême de performance et de vitesse dans les processus industriels.

La quatrième et dernière révolution industrielle démultiplie les effets des innovations précédentes en interconnectant tous les systèmes entre eux, au travers de réseaux de communication locaux et mondiaux comme l’Internet, le 3G/4G, le WiFi, le Bluetooth ou encore l’Ethernet. Au niveau sociétal, rappelons que c’est la mise en relation des individus qui a généré l’intelligence collective humaine nous ayant porté au sommet de la pyramide alimentaire. Cette fois-ci, ce sera la collaboration avec les systèmes cyber-physiques et l’intelligence artificielle qui va asseoir notre position dominante, pour autant toutefois qu’ils ne prennent pas notre place. Ceci dit, même si un certain nombre d’êtres humains sont apeurés par une telle perspective, comme pour bien d’autres sujets d’ailleurs, il faut se rendre à l’évidence qu’il nous est impossible de lutter contre notre programmation génétique qui nous pousse au progrès et nous rend curieux de notre environnement et de notre futur.

La quatrième révolution industrielle est donc celle du cognitif, en opposition à la première révolution industrielle qui a été celle de la force physique.

Si certains pensent encore qu’il est exagéré de consacrer autant d’importance à cette révolution industrielle par rapport à toutes les précédentes inventions et évolutions de l’humanité – comme l’a été l’agriculture, la domestication des animaux, la poterie, la métallurgie, le textile, l’écriture, l’art ou encore les philosophies – il faut prendre conscience que toutes ces évolutions n’ont eu qu’un effet mineur sur la croissance de la population humaine même si elles représentent une étape et une base essentielle. En fait, la courbe exponentielle de l’évolution démographique se dresse au moment de la première révolution industrielle, lorsque la société a commencé à produire d’énormes quantités d’énergies.

Bien, mais quels seront les impacts concrets de cette quatrième révolution industrielle sur nos vies et sur nos industries ? Je tiens à dire, avant tout, qu’il ne faut pas la craindre puisque c’est la seule solution pour permettre à nos industries Européennes de rester compétitives dans le marché mondialisé, car notre parc industriel et notre main d’œuvre vieillissent rapidement. Il ne sera pas suffisant de faire venir des immigrés pour palier à ces manquements. Il faudra plutôt déléguer une grande partie des tâches pénibles et répétitives à des robots intelligents avec qui nous collaborerons. Un pan entier du concept de l’Industrie 4.0 est donc dévolu à la robotique et à l’automatisation des processus de fabrication. C’est dans ce contexte que le gouvernement allemand a lancé l’initiative « Industrie 4.0 » en 2011, copié ensuite par tous les pays industrialisés avec des noms de projets comme « Industrie 2025 » en Suisse ou « Smart Factory » aux USA.

Comme à l’ère de l’apparition des premières machines à vapeur et des premiers moteurs à explosion, ou encore des premiers ordinateurs, des postes de travail vont disparaître. C’est inévitable. Et ce seront les postes les plus routiniers et les moins qualifiés qui disparaîtront en premier, remplacés par des fonctions davantage réflexives et créatives, avec des personnes mieux qualifiées, sachant collaborer avec l’intelligence artificielle et les robots. La formation a donc un rôle crucial et urgent à jouer en préparant les prochaines générations à cette transformation sociétale.

En plus de cela, nos entreprises devront également s’adapter à la nouvelle donne énergétique, avec une production décentralisée et instable. Elles devront également se montrer agiles pour produire des biens à des performances maximales durant de courts laps de temps, ce d’autant plus que les batchs de production vont diminuer jusqu’à la fabrication unitaire. C’est inéluctable puisque les clients demandent maintenant des produits et des services sur mesure, habitué par l’offre des services digitaux qui répondent déjà à cette demande. Peut-être même que nous pourrons bientôt fabriquer nos biens personnalisés à la maison grâce aux imprimantes 3D, pour autant que les dernières barrières technologiques soient levées.

Que nos entreprises suisses ne ratent pas ce virage technologique et sociétal, ce d’autant plus que nous avons d’excellentes cartes en main pour jouer cette partie passionnante !